Jim et Niagara
Je te prends
Je te prends comme tu es
Je te prends nue, bâillonnée
Je te prends saillie, humiliée
Je te prends pour ce que tu es
Je te prends pour esclave
Je te prends et t’entrave
Je te prends pour chienne
Je te prends pour être mienne
Je te prends sans jamais te juger
Je te prends pour te laver, t’honorer
Je te prends pour t’aimer, te protéger
Je te prends pour éternelle et sacrée
Je te prends comme un précieux présent
Je sais les frontières qui nous séparent
J’apprends tes abîmes, tes trous béants
Ouverts sur ces cicatrices qui te parent
J’avance imprudemment le long de tes ratures
Témoins de tes défaites, de tes combats internes
Je t’attache à moi ; hisse fièrement ma mature
Et appareille vers ce regard surlignant tes cernes
