Pour les esclaves goréennes, la danse est un relais
essentiel pour passer des messages à leurs Maîtres, le vecteur pour exprimer leurs besoins ou leurs
désirs. La danse des esclaves peut être tantôt sensuelle et langoureuse, tantôt hésitante et effrayée. Elle doit être le reflet de la volonté du Maître à laquelle se tricote les ressentis de
l’esclave. La danse confère un réel pouvoir à l’esclave qui grâce à ses attitudes et aux mouvements de son corps peut
infléchir les désirs de son Maître. Comme pour toute autre chose, l’esclave doit dans la danse captiver son Maître en s’efforçant de
lui plaire. Dans la danse, la kajira ne peut toutefois pas simuler la masturbation ou toucher ses zones érogènes, elle doit susciter désir ou bienveillance par ses postures, ses expressions et sa
capacité à émouvoir en
faisant transparaître ses émotions. Pour ce faire
l’esclave peut intégrer dans sa performance des instruments et notamment ceux de sa condition (chaînes, attaches, bijoux…)
« je danse devant les hommes comme l’esclave que je suis devenue; je les taquine, de plus en plus proche
d’eux, balançant mon ventre vivant pour eux, avec le cliquetis de mes pièces de métal, le glissement des bracelets le long de mes poignets. Comme ils tentent de me toucher je virevolte dans un
tourbillon de perles loin d’eux. Je passe d’un homme à l’autre m’efforçant de donner à chacun un aperçu personnalisé de ma beauté. Je ne savais s’il ne deviendrait pas mon Maître un
jour …Parfois je danse vers un guerrier avec de la supplication dans mon regard, un appel désespéré à prendre mon sort en main. J’use de la
vulnérabilité des kajirae pour cruellement et délibérément le narguer avec ma
sensualité et mon inaccessibilité…Ensuite je suis allé me planter devant mon Maître. J’ai dansé mon amour pour lui
mais aussi ma colère d’avoir fait de moi ce que je suis ; de s’être emparé de moi et de m’avoir asservie. Furieuse de devenir chaque jour à mon
insu un peu plus profondément dépendante de ses caresses, de son plaisir. La musique terminée je suis tombé à genoux devant lui ma tête sur le
sol » (Dancer of Gor)